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PORTRAITS

Cherchant à ouvrir le dialogue avec des personnes pour qui le monde de l’art contemporain apparait opaque, voire incompréhensible, Olivia Hernaïz a proposé aux passants de la ville de Bruxelles de lui tirer le portrait. Pendant des heures, elle s’est assise sur la chaise du modèle à côté de son chevalet et a (désespérément) attendu que les passants s’arrêtent pour la peindre.

 

Par cette mise en scène, Olivia Hernaïz inverse les rôles. D’artiste, elle devient muse. Et les passants qui la peignent acquièrent en quelques instants le statut d’artiste aux yeux des promeneurs.  

 

OLIVIA HERNAÏZ

BARBARA GERACI

 

Un souvenir est comme une page blanche. Nous le réinventons à chaque remémoration, nous le recomposons en le laissant affleurer du fond de notre mémoire, transfiguré par les évènements vécus et le temps écoulé. Altérer ce qui "a été" le transforme en une nouvelle forme elle-même éphémère et sujette à une transformation future. Au cœur de cette mémoire, véritable narration désordonnée qui se déplie selon les stimuli quotidiens, l'oubli procède comme une coupure. Il y ôte des « moments » dans la séquence de nos souvenirs.

 

Dans « MUSE[1] – MIND[2] – MENS[3] », le dessin, l'écrit et l'image photographique fonctionnent avec une logique de répétition dont les similitudes sont celles de la coupure, du pli et de la trace. La répétitivité génère un décalage, une distance au référent, faisant basculer l’image de la chose dans un rituel poétique. Le dispositif d’exposition, permettant un accrochage mobile et recomposable, propose le fractionnement comme mode de lecture telles les pièces éparses d'une mémoire. Il permet deux types de regard : l’un, plus contemplatif (à la verticale) ; l’autre, davantage de l’ordre de l’étude, scientifique et détaillé (à l’horizontale).

 

La juxtaposition des différents médiums (photo, dessin et écriture) et supports (papier et verre) produit la sensation d’être face à des résidus temporels dont les liens sont à faire et défaire dans un geste individuel.

 

[1] A l’origine, les Muses étaient non seulement les inspiratrices des poètes, mais également celles qu’ils invoquaient pour recevoir de l’aide afin de mémoriser leurs poésies ; ceux-ci ne possédant pas de livres écrits.Leur nom (qui rappelle le latin mens et l’anglais mind) évoque la « mémoire » et le « souvenir ».

[2] De l’anglais, « esprit », par extension, « mémoire ».

[3] Du latin, « esprit », par extension, « mémoire ».

EVA KORNBLUM

Souvent représentées dans l’histoire de la peinture à la sortie du bain, les Muses ne se dévoilent que subtilement. Mi-présentes, mi-cachées, elles restent néanmoins le point central du tableau, la source première de la création.

 

En repartant de cette idée de la réprésentation de la Muse, Eva Kornblum a photographié son reflet dans un miroir recouvert de buée, dans la salle de bain, à peine sortie de la douche. Sa masse corporelle se mélange à la buée. On ne cerne plus ni les bords de la surface ni les limites de son corps.

 

La mythologie grecque nous enseigne que les Muses vivaient sur le Mont Parnasse et sur le Mont Hélicon; c’est pourquoi Eva Kornblum a également photographié des montagnes. Dans la brume du matin, les falaises se dessinent et se détachent légèrement du ciel. De la même façon, son corps apparaît lentement à travers le miroir et devant les yeux du spectateur.

 

ELISE LEBOUTTE

Elise Leboutte a toujours aimé se prendre comme modèle, que se soit dans un exercice d’introspection dans sa série d’Autoportraits ou dans sa nouvelle série de dessins Body occupation.

 

Dans ce dernier travail, Elise Leboutte marie deux choses différentes qui s’habitent et se confondent : son propre corps et un élément urbain. L’aspect déconstruit du dessin s’apparente à la technique du collage ou du tressage. Ses recherches sur le corps et la perte de repère prennent ici un accent de solitude. Dans ce travail, que ce soit à travers la figure du solitaire ou les techniques du collage appliquées au dessin, il est bien question ici de désaxement.

 

LEA NOAGUES

Léa inscrit sa pratique dans les signes, les savoir-faire, associés davantage aux corps de métier qu'au métier de l'artiste. Le geste, l'outil, la signalétique, sont les éléments formels d'un langage à la fois sociologique et poétique.

 

Le point de départ du projet est une légende sur la confection des tuiles romanes qu'on retrouve sur le pourtour méditerrannéen : les tuiles seraient moulées sur les cuisses des femmes qui les fabriquaient. Le moule, le canon, la matrice, tous ses éléments associés au corps féminin, se retrouvent dans la légende.

 

S'il n'y a qu'un mètre, il y aura toujours plusieurs pieds : il ne s'agit pas d'essayer de représenter un canon de beauté, mais d'exposer une activité de confection d'étalons.

 

Car derrière le personnage féminin du récit, c'est bien l'activité de travail qu'on érotise. Mettre en scène la légende est l'occasion de confronter les participants et les spectateurs à la possibilité d'explorer une sensualité à travers l'activité laborieuse - sensualité qui pourrait être subversive?

 

MAHE RIPOLL

Mahé Ripoll place sa pratique dans le champ de l'espace domestique étant donné l'importante présence de la céramique qui s'y inscrit. Elle se penche depuis un certain temps sur la maison : sa forme, sa symbolique, son impact sur la vie passée, quotidienne et à venir. La question de l'entretien ménager se précise dans ses recherches via l'installation à laquelle elle "tâche" de faire honneur. Mahé Ripoll part de la maison pour aller vers la muse. La maison comme muse et la muse à/de la maison. Se faisant, elle s'en va vers l'atelier où l'essence de la "maison-muse" s'exprime via sa main d'artiste. 

 

CAPUCINE SIMONIS

Trois mois à la recherche d'un autoportrait du ventre.

 

Le lien entre le silence et le geste, le feu du centre et l'implosion solitaire.

 

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